lundi 31 mai 2010

Landes Mutualité : après le mutisme, la contre-attaque

Source sudouest.fr

L'ex-directeur général, Jacques Marsant, vient à son tour de déposer plainte et défend sa gestion alors que le rapport Secafi a été présenté
aux salariés.

Après des mois de silence, Jacques Marsant change de stratégie. L'ancien homme fort de Landes Mutualité et GVM (l'union technique créée avec Vittavi), débarqué en novembre dernier sur décision de l'Acam, l'autorité de contrôle des assurances et des mutuelles, a retrouvé la parole et contre-attaque. Il vient ainsi de déposer auprès du procureur de la République de Toulouse une plainte contre X pour « incitation à des actes violents et meurtriers » contre sa personne. En cause, un mail où il est nommément attaqué. Rappelons que le siège de GVM se trouve à Toulouse et que le même procureur est déjà saisi de plusieurs plaintes dont, notamment, celle de 'administrateur provisoire des trois organismes mutualistes pour « abus de confiance » et « présentation de faux bilans ». Le feuilleton continue...
Et les derniers épisodes promettent des rebondissements. La semaine dernière, le rapport d'expertise comptable commandé par le comité d'entreprise de GVM au cabinet Secafi a été présenté aux salariés. Cet audit estime que la solidité financière de Landes Mutualité est « contestable » et que la mutuelle, « du point de vue de l'activité, est en difficulté depuis 2006 ». Il souligne également le risque que présente le placement financier Merrill Lynch.

« Acharnement injustifié »

Des reproches que Jacques Marsant réfute catégoriquement. « Tous les comptes ont été certifiés par des commissaires aux comptes et soumis au contrôle continu de l'Acam, qui n'ont jamais rien trouvé à redire sur la gestion du conseil d'administration de Landes Mutualité », affirme l'ancien directeur général. Même chose pour le produit Merrill Lynch, « un placement sécurisé, bon père de famille, souscrit auprès de la Caisse d'épargne », selon Jacques Marsant. Et ce
dernier d'indiquer que l'Acam était au courant et n'a jamais émis la moindre critique là-dessus. « Nous avons même écrit en janvier 2009 à l'un des contrôleurs de l'Acam sur ce sujet et il n'a alors fait aucune remarque », poursuit-il.

Et Jacques Marsant de dénoncer « un acharnement injustifié » contre sa personne et de soupçonner, derrière toute cette affaire, « un règlement de compte mutualiste dont l'objectif est de récupérer les 33 millions d'euros de capitaux de Landes Mutualité au profit d'autres structures ». La justice tranchera.


28 mai 2010 | Par Élisa Artigue-Cazcarra