mercredi 19 mai 2010

L'ancien directeur de Landes Mutualité s'explique

(Source : sudouest.fr)
Visé par une plainte pour abus de confiance et présentation de faux, Jacques Marsant, ancien directeur de Landes Mutualité, sort du silence.

Landes Mutualité, Vittavi et l'union technique GVM qu'elles avaient formée traversent une passe difficile. Ces trois structures, qui regroupent 150 000 adhérents dans le Grand Sud-Ouest, sont gérées depuis l'automne par un administrateur provisoire qui vient de déposer plainte contre X pour abus de confiance et présentation de faux bilans.
Visé au premier chef, Jacques Marsant, l'ancien directeur général de Landes Mutualité et de GVM, sort enfin de son silence.

« Sud Ouest ». Enfin, vous parlez ?
Jacques Marsant. La solution de cette affaire viendra des prétoires,
mais je ne peux pas continuer à être cloué au pilori sans répondre. Toutes les opérations qui me sont aujourd'hui reprochées ont été validées par l'Acam (NDLR : l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles), mais aussi par un commissaire aux comptes qui n'a jamais émis de réserves. Je n'avais donc pas les mains libres comme on veut le faire croire. Les décisions étaient prises avec l'aval du conseil d'administration et de l'assemblée générale.

La politique de développement de Landes Mutualité n'était-elle
pas démesurée ?


Entre 2004 et 2009, le nombre de nos adhérents est passé de 50 000 à 115 000, notre chiffre d'affaires de 23 millions d'euros à 52 millions. La manière dont on tente aujourd'hui de décrédibiliser cette politique se résume en une phrase : « Restez petit, à 50 000 adhérents, et on ne vous emmerdera pas. »

Résultat, Landes Mutualité perd de l'argent depuis 2006 ?

Dire cela, c'est faire fi du résultat financier tiré du portefeuille de nos placements. Il est supérieur à 1,5 million d'euros. Quant au résultat d'exploitation, en fonction des années, il a oscillé entre + 1 million d'euros et - 2 millions d'euros. On est donc à l'équilibre ! Cela montre que nous avions fait un choix de développement avec une croissance très importante, croissance dont les possibles difficultés avaient été préparées et anticipées.

La justice s'intéresse à plusieurs opérations entre Landes Mutualité et ses filiales. Notamment le coût d'acquisition (8 millions d'euros), jugé prohibitif, d'un cabinet de courtage ?

Pour cette acquisition, nous nous sommes entourés des conseils du premier cabinet national d'expertise d'évaluation de la valeur des entreprises, le cabinet Galtier. Cette opération a été financée par le Crédit mutuel, qui a tout vérifié. Autre accusation que je conteste
formellement, le caractère fictif des prestations de Plate-forme Santé, société dont nous étions actionnaires à 50 %. Contrat d'assistance, de protection juridique, un site Internet prévention, contenu médical de nos sites : toutes ces prestations, contractualisées, avaient une
réalité. Quand on les compare avec des structures équivalentes, nous sommes exactement dans les budgets que mobilisent les plus grands acteurs de la branche.

L'union technique créée avec Vittavi n'a-t-elle pas conduit à
favoriser Landes Mutualité au détriment de la première ?


Pour ce qui est de la ventilation des charges entre les deux structures, on parle de répartition « inéquitable ». Or ces clés ont été validées par le commissaire aux comptes. Que ceux qui les mettent en cause attaquent le commissaire aux comptes !

On dit aussi que Landes Mutualité aurait conservé 600 000 euros de cotisations revenant à Vittavi. Ces cotisations correspondent à un petit portefeuille de 1 200 adhérents qui relevaient de la « clientèle interprofessionnelle » de Vittavi. Lors du rapprochement avec cette mutuelle, il a été convenu que la gestion du portefeuille étudiant resterait entre les mains de Vittavi, sa spécialité, et que celle du portefeuille interpro serait confiée à Landes Mutualité, la nôtre. Landes Mutualité a encaissé ces cotisations qu'elle gérait pour le compte de Vittavi, le solde devant lui être reversé en fin de bilan.

Alors pourquoi l'Acam est-elle si sévère ?

Nous aurons la réponse à la fin des procédures. J'ai été mis à pied le 19 novembre dernier et je n'ai eu depuis accès à aucun document concernant cette affaire, si ce n'est le premier rapport de l'Acam qui a conduit au placement sous administration provisoire de Landes Mutualité. La seule chose qui m'inquiète, c'est le sort des salariés. Car, au cœur de cette affaire, il y a plus de 200 familles.


PAR ÉLISA ARTIGUE- CAZCARRA ET DOMINIQUE
RICHARD